Les réactions chimiques induites par la lumière sont étudiées par une branche de la chimie que l’on appelle, sans grande surprise, la photochimie. Par lumière, nous entendons ici « ondes électromagnétiques »; ce qui inclut, outre la lumière visible, les ultraviolets (UV), les infrarouges (IR) et toutes les autres familles d’ondes : les rayons gamma, les rayons X, les micro-ondes et les ondes radios.
Les familles d’ondes se classent par fréquence, ce qui équivaut à les classer selon leur énergie.

Crédit photo : https://www.pinterest.ca/pin/303148618666006847/

Pour agir sur une molécule organique (à base de carbone) tel qu’une feuille d’arbre, une peinture, un morceau de plastique ou notre peau, le rayonnement doit transporter assez d’énergie pour activer une réaction au niveau atomique.
En règle générale, plus le rayonnement est énergétique, plus il est potentiellement nocif. Nous savons que les rayons Gamma (exemple) et les rayons X sont très dommageables pour nos cellules, mais la dangerosité des rayons UV sur les molécules organiques n’est généralement pas estimée à la hauteur des dommages que cette famille d’ondes peut infliger.
Heureusement pour nous, le soleil a un spectre d’émission qui ne s’étend pas aux rayons Gamma ni aux rayons X. Cependant, il émet une quantité non négligeable de rayons UV. Nous sommes donc constamment soumis à un bombardement de rayonnements UV dont les effets s’accumulent au fil du temps. Bien que les effets de dégradation causés par l’exposition aux UV soient visibles autour de nous sur les matériaux plastiques ou les peintures sans additif anti-UV, nous négligeons trop souvent la protection de notre peau, en partie du fait qu’elle se régénère naturellement, contrairement au vernis du patio…
Les effets de l’exposition prolongée et répétée aux UV ont toutefois des conséquences irréversibles sur notre peau comme peu tristement en témoigner M. Bill McElligot, devenu célèbre suite à l’article paru dans le New England Journal of Medecine. M. McElligot a conduit son camion de livraison quotidiennement pendant 28 ans, exposant par conséquent la partie gauche de son visage aux UV de façon prolongée et répétée, le tout résultant en un vieillissement prématuré localisé.


Crédit photo: New England Journal of Medicine (www.nejm.org)

Avec les beaux jours qui arrivent, ayez le réflexe « crème solaire ». Et n’oubliez pas non plus que même si les vitres de la maison filtrent la grande majorité des UV, une partie d’entre eux (principalement les UVA) atteignent notre peau.
Lors de longs déplacements en auto, gardez également à l’esprit que, très souvent, seul le pare-brise est traité contre les UVA. Appliquer un film anti-UV sur les vitres de côté ou l’ajout de pare-soleil pour les enfants à l’arrière est donc une excellente idée.
Comme beaucoup de choses dans la vie, profitez du beau temps avec modération… et protection!

David Rousseau, M.Sc., Chimiste
Expert scientifique
Chargé de projet senior